Le Grand Carnassier
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 Petite histoire d'assassins

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L'ombre funeste
Prince
L'ombre funeste


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MessageSujet: Petite histoire d'assassins   Petite histoire d'assassins Icon_minitimeMar 23 Avr 2013 - 19:43

Un petit texte d'ambiance écrit rapidement, sur le thème des Nécrons et bien sur des assassins.

Il inspira doucement. Une inspiration douloureuse, qui aurait pu lui déchirer les poumons. Il sentait l’odeur de la peur. Mais cela ne le plongeait pas dans une transe extatique comme il en avait l'habitude. Car aujourd'hui, pour la première et sans-doute la dernière fois de sa vie, c'était l'odeur de sa peur qui flottait dans l'air. D'un bond horriblement lent il se redressa sur ses pieds et reprit son ascension. Son salut était en haut du clocher, et son seul espoir d'en réchapper était d'y arriver.
Il était né dans l'ombre des cités, bien loin des ailes de l'aquila, et cela lui semblait étrange que son espoir réside dans les spires d'une cathédrale. Il était les ténèbres, le ciel n'était pas fait pour lui. Pourtant son regard était porté vers les nuages gris qui de temps à autres se zébraient d'éclairs verts. Que veut dire être né de l'ombre lorsqu'on lutte contre la mort ?

« C'est étrange tu ne trouves pas ?
-Et quoi donc ?
-Que nous ayons enfin trouvé quelque chose qui nous ressemble...
-Non c'est plus que cela... Cette chose nous comprend. »
C'était une petite pièce sombre, entourée de décombres. Une fissure laissait passer un rayon de soleil, mais celui qui se trouvait enfermé dans ce caveau ne retrouverait plus jamais le chemin de la lumière. C'était un petit homme noir, affreusement maigre, qui regardait en se berçant doucement un masque presque aussi grand que lui. Une larme coula de son œil et traça une ligne blanche sur sa joue creusée. Il se frotta le visage, ce qui retira de la poussière et dévoila une face livide. Il rit. C'était un rire terrible, glacé. Un rire figé et surfait.
« Il parait que le rire est la voix de l'âme.
-Mon âme doit être bien petite pour libérer un rire se petit... »
Une autre larme coula. L'enfant ne parla plus pendant un moment, restant seul avec son masque.

Il piétina avec rage ses aiguilles qui venaient de lui faire perdre un temps précieux. Il avait été idiot de les utiliser contre ces machines il en était conscient, pourtant il avait été persuadé qu'elles pourraient au moins leur crever les yeux. Quelle naïveté. Il les combattait comme il combattrait des êtres de chaire et de sang.
Reprenant sa course effrénée il gravit une nouvelle volée de marche, piétinant les carcasses vides de ses précédentes victimes. Il vit avec horreur la marque de sa botte s'imprimer dans la cage thoracique d'un androïde avant qu'une ondulation surnaturelle ne vienne l'effacer, en même temps que toutes les plaies laissées par sa griffe énergétique. Comment des créatures trépassées depuis des milliers d'années pouvaient-elles être si difficiles à tuer ? Il ne se l'expliquait pas. Soudain il se figea. S'effaçant derrière une colonne, il retint son souffle et attendit. Un nuage de scarabées passa dans le couloir, ne laissant derrière lui qu'un léger bruissement et une fugace lueur verdâtre. Les machines s'engouffrèrent dans la bouche de l'escalier, probablement dans le but d'emporter les corps de leurs maîtres. Il attendit quelques minutes que les cliquetis se taisent puis il marcha vers une fenêtre. Le couloir dans lequel il se trouvait était d'un côté parsemé de larges ouvertures qui lui permettaient de contempler la cité en contrebas. La nuit tombait, le soleil commençait à disparaître derrière les spires de l'architecture impériale. Une arche flottait doucement dans la pénombre, à des kilomètres en contrebas. Il la distinguait à peine, mais son oreille exercée ne décelait aucun son, ce qui lui paraissait étrange venant d'un véhicule aussi imposant. Tout à coup, une déflagration d'énergie brute jaillit du canon de l'arche. Son fût s'illumina quelques instants, puis plus rien. L'arche reprit son cheminement dans l'avenue comme si de rien n'était. Il allait reprendre son chemin lorsqu'un horrible craquement s'éleva jusqu'à lui. Faisant volte face, il eût juste le temps de contempler la chute d'une des plus haute tour de la ruche.

« Lorsque je riais avec mon frère ce n'était jamais un rire franc. Je riais parce que ça lui faisait plaisir. Du coup c'était normal que je les rejoigne non ? Lorsqu'ils m'ont amené... Ils ont du me remplacer par quelqu'un qui riait vraiment avec mon frère. C'est sans-doute mieux ainsi. A terme je n'aurais pu que lui faire du mal car il aurait cru que je ne l'aimais pas vraiment. »
L'enfant laissa couler une nouvelle larme. « Il aurait cru que je ne l'aimais pas vraiment... » Le silence s'installa. Un déchirement atroce se fit alors entendre. Puis plus rien. Puis quelques murmures. Des murmures très bas et très sinistres. « Vous n'existez pas ! », dit-il d'un ton soudain impérieux. « Pourquoi ils n'existent pas ? Pourquoi leur dits-tu cela ? Ce n'est pas gentil...
-Parce qu'ils ne le peuvent pas, répondit-il avec un petit sourire. Les murmures sont pour les morts ce que le rire est pour les vivants. Ils sont la voix de l'âme.
-Mais qui te dit qu'ils n'en ont pas une, d'âme ? »
Le sourire de l'enfant s'effaça. Il regarda son masque pendant de longues minutes puis ses lèvres tremblèrent. Cette fois-ci il sanglotait pour de bon. Lorsque les pleurs cessèrent l'enfant fixa le vide. « Ils ne le peuvent pas... Ils ne le peuvent pas parce qu'ils me comprennent. »

Jamais il n'eut autant l'impression qu'une ombre s'abattait sur le monde que lorsque la nuit tomba ce jour la. Il était assis sur le rebord de la fenêtre, les pieds suspendus au dessus du vide. Il ne se relèverait plus. Dès qu'il s'était assis sur cette fenêtre il avait su qu'il avait abandonné. Il n'irait jamais en haut de la cathédrale. A quoi bon d'ailleurs ? La vue d'ici était déjà si belle... Alors il y attendrait la mort, en chantant comme lorsqu'il était enfant. Il devint elle lorsqu'elle retira son casque crânien pour le lâcher dans les ténèbres. Sa longue chevelure rousse cascadait désormais sur ses épaules. La berceuse qu'elle entonna était très douce. Elle voulait qu'elle s'envole jusqu'aux étoiles, mais aussi qu'elle s'insinue jusqu'au plus sombre des cachots, pour que tous puissent l'écouter chanter en l'honneur des morts. Un sourire triste se dessina sur ses lèvres et elle se tu. Combien de vies tuées pour un Imperium mourant ? Combien de familles divisées pour servir une politique qu'elle ne comprenait pas, et qu'elle ne comprendrait jamais ?
Soudain elle tressailli et faillit tomber. Un réflexe qu'elle regretta aussitôt la fit se retenir, la condamnant à attendre de nouveau que les Nécrontyrs viennent la chercher. Mais elle n'était pas folle, car c'était bien une voix qu'elle entendait. Une voix calme et posée. Une voix d'enfant.
« Est-ce vous que j'ai entendu chanter ?
-Je... Mais où êtes-vous ? Je ne vous vois pas !...
-Ne vous inquiétez pas. Il me suffit d'avoir mon esprit près de vous pour vous parler.
-Vous aimiez mon chant ? Elle rougit un peu.
-Je croyais que c'était le murmure des machines. Mais ce n'était pas possible...
-Pourquoi ?
-Parce qu'elles n'ont pas d'âme.
-Je ne suis pas sûre de comprendre... Eh puis ce ne sont que des machines, bien sûr qu'elles n'ont pas d'âme...
-Autrefois elles en avaient une vous savez ? C'est pour cela que je lutte contre elle...
-Mais qui êtes-vous ? Seriez-vous un étranger ? Ne serviriez-vous pas l'Empereur ?
-Je ne sais pas... Mais on ne peut pas combattre ce qu'on comprend n'est-ce pas ? C'est pour ça que je les combats... Elles avaient une âme autrefois et elles voudraient la récupérer... Moi je ne sais pas ce que c'est que d'avoir une âme. Alors elles ne me comprennent pas plus que les autres...
-Vous êtes l'abomination vide... Un membre de l'ordre culexus, un tueur dépourvu d'âme pour pleurer... » Elle eu soudain très peur. Cet enfant à qui elle parlait était un monstre parmi les hommes. Elle voulait le fuir, partir loin. Mais une main la retint.

« Elle est morte.
-Il le fallait.
-Je suis seul alors...
-Tu l'as toujours été de toute façon.
-Ces machines étaient si proches de moi... Je croyais vraiment avoir trouvé quelqu'un pour me comprendre... Il resta silencieux quelques instants. Tu crois que c'est froid, derrière ?
-Seuls ceux qui ont une âme le sauront. »
De nouveau les paroles se turent. Son regard fixait toujours le masque. Il se berçait toujours doucement. Le rayon de lumière qui l'éclairait légèrement disparu. La pièce était parfaitement sombre désormais. Puis une petite voix faible s'éleva. Elle chantait une berceuse en l'honneur des morts...
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