Le Grand Carnassier
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 Le Temple Blanc

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L'ombre funeste
Prince
L'ombre funeste


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MessageSujet: Le Temple Blanc   Le Temple Blanc Icon_minitimeDim 16 Juin 2013 - 19:51

Petit récit inspiré de l'un de mes rêves qui pourrait, je pense, assez bien retranscrire la manière dont un monde tombe entre les mains de Slaanesh...

Maeva se saisi d'une lettre et en pris la lecture. « On naît bon ou on naît salop. Ma simple existence fait de moi un salop. Alors peut-être que la seule solution, ma seule chance de faire quelque chose de bien est de me suicider ?...
-C'est ton ami qui a écrit ça ?
-Oui... Pathétique n'est-ce pas ?
-Les héros pathétiques ont toujours été mes préférés... Elle leva la tête de son journal et me lança un regard malicieux. C'est probablement pour ça que je t'aime...
-Ah ! Je m'y attendais à celle-la... »
Nous nous embrassâmes. Je l'aimais. Elle m'aimait. Parfait non ? Le monde semblait tout nous avoir offert. Pourtant quelque chose n'allait pas... Nous n'irions jamais plus loin que ce baiser. Ce serait beaucoup trop dangereux. Elle du voir que j'y pensais car elle s'assombrit aussitôt et s'éloigna un peu de moi. Nous ne pouvions nous rapprocher trop longtemps. Sinon nous serions tentés d'aller plus loin. C'était humain pourtant ! Mais l'humain était mort. Mort dans la débauche et la perversité. C'était il y a un an...

Chaque jour nous changions d'endroit, fuyant les cultes des l'excès. Personne ne sait vraiment comment c'est arrivé, mais du jour au lendemain les hommes ne ressentaient plus rien. Plus aucune émotion. Ni l'amour, ni la haine, ni même la colère... Au début ce n'était pas si mal que ça ! Plus de guerres, plus de pleurs, bref plus de souffrances ! Mais très vite les hommes se sont rendus compte que, s'ils vivaient quelque chose d'assez fort, les émotions revenaient. En beaucoup plus intenses... Cela les plongeait dans une extase indéfinissable, qui se transformait vite en hystérie. Jusqu'à ce que l'émotion passe. Alors ils redevenaient des coques vides. Sauf que ces coques vides se souvenaient de l'extase et cherchaient à la retrouver. À tout pris. Alors sont nés les cultes de l'excès, visant à rendre l'extase éternelle. Les cultes, d'abord bénévoles, s'installèrent vite dans d'immenses temples de la débauche, entièrement dédiés aux plaisirs les plus ardents. Les hommes s'y rassemblèrent. Tous les hommes. Les villes se dépeuplèrent, les temples s'agrandirent... Et bientôt il n'y eu plus de place pour nous...

« Tu as vu ça ? Il paraît que si les temples sont si attractifs c'est parce que l'amalgame des émotions de tous ses habitants crée une sorte de phare inconscient, qui suscite chez nous pulsions et désirs. Ainsi, même ceux qui ne veulent pas y aller y sont naturellement attirés...
-Il faudra donc faire encore plus attention lorsque nous marcherons près d'un temple. Ne jamais baisser notre garde...
-Dans une pièce de théâtre que j'aime l'héroïne se blottit dans les bras de son amant en lui demandant un réconfort.
-Oui mais toi tu n'as pas peur...
-Mais j'en suis déçue vois-tu ? Me voilà moins vivante que ce personnage fictif !... »
Je la regardais longuement. Elle regardait dehors désormais. Ses yeux étaient comme embrumés. Je savais qu'elle ne pouvait rien ressentir, mais la voir comme cela... Elle paraissait vraiment triste. J'aurais voulu la prendre dans mes bras et la consoler, comme le héros de sa pièce. J'aurais voulu la prendre dans mes bras et la consoler. Je voudrais la prendre dans mes bras et la consoler. Je voulais la prendre dans mes bras et la consoler. Je devais la prendre dans mes bras et la consoler... Soudain je me figeais. J'eus un frisson. Très léger, mais qui me déstabilisa totalement. J'avais du au moins faire un ou deux pas sans même m'en rendre compte ! Je secouais la tête. Tout allait bien. Je devais juste dormir un peu. Je sortais de la pièce et la laissai avachie sur le canapé. Il faisait encore jour. Je fermais la fenêtre et me jetai lourdement sur le lit. J'allais m'endormir lorsque j'eus tout à coup un doute... Était-ce un larme que j'avais vu dans ses yeux ?

Nous marchions dans les rues désertes d'une petite ville de province. Il faisait gris et j'étais persuadé que nous devrions trouver un abris au plus vite pour nous abriter d'une pluie éminente. J'allais proposer un petit immeuble à l'aspect correcte lorsque je me rendis compte que j'étais seul. J'appelais, sans résultat. Mon pragmatisme nouvellement acquis me poussa à décortiquer la situation. De toute évidence ma compagne avait trouvé un lieu à son goût et s'y était réfugiée. Elle m'appellerait certainement bientôt, pour me demander de la rejoindre. Il ne fallait pas s'affoler. Est-ce que la disparition subite d'un être chère était un choc assez fort pour réveiller quelque émotion malvenue ? Je préférais ne pas y songer et scruter les environs. Elle ne revenait pas. Elle devait bien être quelque part ! Mon regard s'attarda enfin sur un petit portique de fer noir. Il devait y avoir un parc derrière ce muret de pierre... Elle adorait les parcs ! Elle devait être derrière. Je m'y engageais donc avec un dernier regard en arrière. J'espérais juste qu'elle ne me chercherait pas si d'aventure elle n'était pas dans le parc. Je poussais donc le battant du fer qui grinça doucement. Et rien ne m'avait préparé à ce que je devais trouver derrière...
Je me croyais comme dans un rêve. Tout était silencieux dans ce qui semblait être un immense labyrinthe à ciel ouvert. Les murets, à peine plus hauts qu'un homme, étaient faits d'une pierre blanche sculptée en arches et colonnades. Je m'avançais sur les pavés gris... Au centre de chaque muret il y avait une alcôve et dans l'alcôve une statue, blanche elle aussi. Je me rendis compte que les murets formaient des carrés de quatre ou cinq mètres chacun, qui étaient comme les maisons de toutes ces petites statues. Souvent, les murets n'étaient que des arches, et au centre de leur carré il y avait une statue, un coin d'herbe ou une fontaine. Vide. Toutes les fontaines étaient vides. Je commençais à songer à la manière de retrouver la sortie ; j'avais négligé ce détail... Mais ce n'était pas grave, car il fallait d'abord que je retrouve ma compagne. Je l'appelai. Le silence me répondis. Je tournais la tête et vit une statue de femme, particulièrement belle, qui me regardait. Son visage était vraiment très triste. Il ne lui manquait plus que des larmes pour être vrai... Cela me fit repenser aux larmes que j'avais cru voir, hier, sur ses joues... Enfin je romançais les choses ! Ses yeux n'avaient été qu'un peu plus brillants que d'habitude... Pourtant je ne pu m'empêcher de le regretter. Si vraiment elle n'avait pas pleuré, alors qu'est-ce qui la rendait plus vivante que cette statue ?...
« Anton, c'est toi ?
-Maeva ! Elle était derrière moi, sous une arche. Je t'ai perdu, j'ai pensé que tu avais du venir ici.
-Ce lieu est attirant, n'est-ce pas ? Elle s'avança et caressa l'arcade de sa main. Le geste était saccadé ; elle tremblait.
-Nous devrions partir. Ce lieu est... Un peu trop froid pour moi.
-C'est normal. Le blanc se voit mieux lorsqu'il est posé sur du noir.
-Euh... Oui très certainement mais il va faire nuit justement et je n'ai aucune envie de rester au milieu de statues si mélancoliques...
-Si elles ne l'étaient pas alors le bonheur se remarquerait moins... Ses yeux se retournèrent brusquement vers moi. Viens avec moi ! S'il te plaît... Ne me laisse pas y aller seule !...
-Que veux-tu dire ?!... Elle me saisi par le bras.
-Viens ! Je n'en peu plus je suis morte Anton nous sommes morts ! Ce n'est pas une vie ça je dois vivre j'en mourrais sinon !
-Mais... Oh non... Je levais les yeux aux ciels. Les statues m'avaient trop captivées pour que je remarque l'immense édifice qui siégeait au milieu du labyrinthe. C'est un temple... Oh non vite il faut partir d'ici maintenant tu n'es pas toi même ton esprit est embrumé !
-Viens je t'en supplie...
-Tais-toi ! »
J'avais hurlé ces derniers mots. Son visage redevint aussitôt passif. Ses yeux se perdirent de nouveau. Elle était très calme désormais.
« Oui. Tu as raison. Tu as toujours eu raison... » Elle enserra mon bras et posa la tête sur mon épaule. Ses cheveux caressaient ma joue. Doucement je laissais ma tête se poser sur la sienne. Puis mon bras droit vint jusqu'à ses épaules. Nous restâmes longtemps comme cela. La nuit tombait désormais. Alors nous reprîmes la voie dallée. Nous ne savions pas où aller, alors nous suivîmes notre instinct. Ce fut la plus grande erreur de ma vie...

Le temple était plus grand que n'importe quelle cathédrale. Sa blanche et auguste silhouette s'élevait semblait-il jusqu'au ciel. Nous restâmes plusieurs minutes à la contempler. L'excitation de Maeva montait, ses yeux s'illuminaient. Mais moi mon désir d'y pénétrer s'effaça, remplacé par l'angoisse. J'aurais voulu ne pas y aller. Je voudrais ne pas y aller. Je ne voulais pas y aller. Je ne devais pas y aller... Tout à coup, comme une claque, l'horreur de la situation me revint. J'allais entraîner Maeva avec moi mais elle n'était plus à mes côtés. Elle était quelques mètres plus loin, avec un autre homme. Il pointait les fenêtres du doigts. L'une d'elles venait de s'illuminer. Une à une, les autres émirent la même lueur jaune et chaleureuse. La nuit était parfaitement noire mais je distinguais tout de même du mouvement. Des hommes sortaient du labyrinthe. Ils étaient des centaines à se diriger vers une petite porte. Une petite porte logée aux pieds de l'un des nombreux clochers du temple. Maeva les suivit. Je ne pouvais pas la laisser seule. Alors je la pris par la main et nous y allâmes ensemble.
Nous gravîmes des marches blanches et noires, sobres comme le labyrinthe. Les fenêtres n'avaient pas de vitres. Elles n'étaient que de minces fentes triangulaires ouvertes aux quatre vents. J'avais froid... Elle aussi devait avoir froid. Elle était gelée. Sauf son front, qui lui était bouillant. J'étais fatigué. Incroyablement fatigué... Fatigué de combattre, las de tant de résistance. Je m'effondrai...Je me réveillais les marches glacées du clocher. Je tremblais. Chacun des mes membres était courbaturé, mon dos était douloureux, des suées froides couraient sur mon front brûlant et je n'aurais pas été étonné d'apprendre que mes yeux explosaient dans leurs orbites. Je m'accordai quelques instants pour reprendre mes esprits. Mes tempes me faisaient mal aussi. Mes oreilles bourdonnaient. Une cacophonie inhumaines semblait y avoir élu domicile. Des rires forcés, des chants éructés, des hurlements et autres bruits de verre cassé, voilà ce que j'entendais. Je me levai péniblement. Ce n'était pas la fatigue. Cette animation était réelle. J'étais au royaume de l'excès.
Je montai péniblement dans l'escalier en colimaçon. Après ce qui me paraissait des heures de souffrance j'arrivai enfin à une lourde porte de chêne. Les bruits venaient de là ; j'y entrai. Le spectacle qui se présenta alors à moi fut celui d'une immense pièce rectangulaire, aux murs de velours et au parquet de chêne. Le plafond en arches, duquel pendait des lustres de diamants, était soutenu par des colonnes massives aux décorations corinthiennes. Et il y avait cette abondance de l'or... Tout était en or ; les moulures, les poignées de portes, les ustensiles, même les cadres des fenêtres étaient en or ! Et quelles fenêtre ! De larges verrières desquelles on pouvait admirer le labyrinthe en contrebas. Au fond de la salle, un grand escalier double menait jusqu'à la pièce suivante. J'allais m'y rendre lorsque je me rendis compte que quelque chose n'allait pas. Je clignais des yeux. La pièce n'était pas vide. Elle grouillait de convives en smokings et robes de soirée. Ils pullulaient et leur simple vue me dégoûtait. Tous s'empiffraient, s'éclatant la pense des mets les plus riches et exotiques. J'eus peur. Ils n'étaient plus des hommes. Ils étaient pire que des bêtes, des masses de graisse avalant goulûment leur pâtée avec des couverts en or. J'allais retourner à la porte de chêne lorsque une main se posa sur mon épaule. Je sursautai et vit une jeune fille. Je la reconnu aussitôt. C'était Fabienne. De quelques années mon aînée je l'avais toujours vue comme un parangon de sagesse et de vertu. Sa présence me rassurait et m'apaisait.
« Je... Je te croyais morte...
-Non. Elle me sourit tristement. Cela fait quelques jours que je survis comme je peux, ici... Mais je suis vivante.
-Alors... Alors tu n'es pas comme eux ! Mais pourquoi es-tu restée ici ?
-Nous ne pouvons pas partir. La porte de chêne est scellée. Une fois qu'on l'a passée on ne peut plus s'échapper. » Je senti une boule naître dans ma gorge. Tout était fini. Mon esprit se perdrait comme celui de Maeva et j'errerais dans la débauche et la folie.
« Mais il y a une autre porte... » Fabienne me montra du doigt le mur sur notre droite. Il y avait en effet une petite porte, juste assez grande pour laisser passer un homme. Elle était à l'autre bout de la salle et pour la rejoindre nous devrions traverser la masse humaine. Je m'affolais. Je savais que nous devions y arriver. Mais la salle devait bien faire une centaine de mètres et mon salut me paraissait bien éloigné. « Derrière la porte il y a couloir. Personne n'y va. Nous y serons en sécurité... » Je respirai. J'attrapai son bras et nous nous élançâmes au milieu des hommes.

Nous marchions lentement, sans jouer des coudes. Au lieu de cela nous nous faufilions au travers du premier passage venu, sans jamais perdre notre cap. Nous avions presque parcouru la moitié du chemin lorsque Fabienne trébucha, m'entraînant avec elle. Le parquet me paru alors étrangement mou. Ce n'était pas un parquet. Elle poussa un cri d'horreur et mon visage se crispa de dégoût. La tête me tournait. Nous venions de trébucher sur le cadavre piétiné d'un homme, obèse, dont le ventre avait été déchiqueté par ce qui semblaient être des dents et des mains humaines. Je ne voulais plus savoir quelle viande était servie dans les assiettes de ces convives qui de toute évidence ne travaillaient jamais...
Nous nous relevâmes avec raideur, reprîmes notre route et, enfin, parvînmes jusqu'à la porte. Une fois celle-ci refermée derrière nous les bruits se turent. Le couloir était très sombre. Je le trouvais vaste, mais surtout il était haut. Nous marchâmes jusqu'à une autre porte. Elle s'arrêta mais je continuais un peu. Il y en avait six qui, petites et identiques, s'alignaient sur le mur. « Je cherchais de la nourriture avant de te trouver. Elle n'est pas difficile à trouver mais il faut la rapporter ici... Je ne serais pas longue. Attend moi là et surtout ne quitte pas le couloir ! » Je ne la regardais pas. J'avançais d'un pas. « J'ai cru voir quelque chose au fond du couloir. Il y comme... Une lueur... » Comme elle ne m'avait pas entendu je me retournais pour l'appeler mais elle n'était déjà plus là. L'affolement me reprit. Elle était sortie seule dans le temple... Je devais la rejoindre. Elle était passée par cette porte, j'en étais sûr. Si l'ouvrais maintenant j'aurais encore le temps de la voire et de la rejoindre. Il fallait que je le fasse. Je devais le faire. Je voulais le faire. Je voudrais le faire. J'aurais voulu le faire. Ma main ne tourna jamais la poignée. Elle était perdue. Je devais l'accepter. Et je devais sortir du temple. Je continuais ma marche silencieuse dans le couloir. Vers cette lueur que j'avais cru voir. Vers la septième porte, la porte au bout du couloir.

Une femme en costume gris m'ouvrit. Elle devait avoir la cinquantaine et portait des cheveux courts et blancs. Elle me souhaita la bienvenue. Je répondis d'un hochement de tête et pénétrai dans la salle. Plus petite que la première, elle était également beaucoup plus sobre. Le parquet riche avait été remplacé par un échiquier noir et blanc. Les arches avaient perdues leurs moulures et le chêne avait cédé sa place à l'ébène. De lourds rideaux verts apportaient la seule touche de couleur. Mais la réelle différence était que cette pièce était pratiquement vide. De rares personnes aux yeux vides marchaient lentement, sans jamais se rencontrer. Lorsque cela arrivait, ils poussaient des gémissements fous et s'agrippaient comme pour ne pas tomber. Leurs pleurs étaient ceux des chiens, des appels languissants et pathétiques auxquels je ne pouvais malheureusement pas répondre. Parfois l'un des hommes s'effondrait et sa silhouette s'évanouissait. La dame en gris griffonnait alors quelques mots sur son calepin avant de le ranger dans sa poche. À l'autre bout de la pièce il y avait un escalier. Nous y étions arrivés lorsqu'elle prit enfin la parole. « Je suis comptable. Je suis chargée d'enregistrer chaque personne qui entre et meurt dans ce temple.
-Qui sont-ils ?
-Les morts. Leurs âmes viennent s'échouer ici tandis que leurs corps restent dans les chambres de l'excès. Pour nourrir les vivants... » Je regardai les ''morts'' d'un nouvel œil. Je cru voir l'obèse sur lequel j'avais trébuché. Je détournai rapidement le regard avant de reprendre la parole.
« Mais où sommes-nous exactement ?
-Je ne sais pas. Ceux qui ont vu cette salle l'appellent la chambre des soupirs. Mais je ne les ai jamais entendu soupirer. Juste gémir et se plaindre.
-Vous n'avez jamais essayé de leur parler ?
-Pourquoi faire ? Même si je comprenais leurs lamentations on ne peut pas les aider. Elle leur lança un regard méprisant. Tel est le prix du plaisir. Nous étions désormais sur un balcon.
-Où m'emmenez-vous ?
-Nul part. Où voudrais-tu que je t'emmène ?
-Je ne sais pas... Je voudrais bien voir le maître du temple. Elle éclata de rire.
-Le maître du temple ? Parce que tu crois qu'il accepterais de voir l'un de ses clients ? Écoute petit son boulot c'est de vous fournir le plaisir. Le vôtre c'est de le nourrir. Vous y trouvez tous votre compte ! Vous vous amusez et vous l'amusez. Que voudrais-tu changer ?
-Comment pouvez-vous dire cela ?! Ici les hommes vivent dans une débauche inimaginable et oublient ce qu'ils sont ! Des êtres fières et honorables ! Peut-être que cela amuse votre maître de contempler la chute de l'humanité mais vous vous êtes humaine ! Ne voyez-vous pas ce qui arrive à votre race ?!
-Mouais. Si tu le dis. Je vais t'ouvrir la porte. Mais tu ne devrais pas y aller.
-Je n'ai plus rien à perdre...
-C'est ce que tu crois... Elle marqua un silence puis sorti une clef de sa poche. Je t'aime bien mon gars. Je ne pense pas que tu comprendras mais ce n'est pas grave je vais quant-même t'attendre. Dans une heure je rouvrirai la porte. Rejoins moi, si tu as compris... »

Je ne comprenais pas. La porte m'avait ramené dans une pièce identique à la première, grouillant de convives et baignée de lumière. Certains continuaient à manger mais la plupart était désormais étendus sur des divans, nus. Je détournais le regard à la vue des plaisirs auxquels ils s'adonnaient... Je failli vomir. Ils continuaient à manger... Ne voyons que cela. Ils continuaient à manger...
La salle montait en palier sur ma gauche mais à ma droite une arche me fit comprendre que cette pièce était dans la continuité de la première. Je ne voyais pas aussi loin mais je savais qu'il y en avait six. Six immenses salles entièrement dédiées aux jeux et aux plaisirs. Six chambres de l'excès, chacune dédiée à un pécher différent.
Je raffermi mon courage et regardais de nouveau la pyramide de divans. Aucune trace d'un homme différent. Aucune trace du maître du temple. Elle s'était moquée de moi. Le maître n'était pas là et je ne comprendrais jamais. Je contins ma colère. Il ne fallait surtout pas la laisser prendre le dessus. J'allais retourner à la porte pour attendre qu'on me la rouvre lorsque j'aperçus Fabienne, dans la pièce précédente. Elle était en robe de soirée et riait. J'eus un pincement au cœur. Elle était perdue... C'est alors que je compris. Aucun homme n'aurait pu briser sa vertu. Aucun maître. Il n'y avait qu'elle et ses choix. Ils n'y avait que les hommes et leurs choix.
L'heure serait bientôt passée. Je devais rejoindre la porte avant qu'elle ne se ferme. Je devais le faire. Je voulais le faire. Mais j'hésitais trop longtemps. Fabienne me vit et s'approcha de moi. Je savais ce qui arriverait. Je devais y échapper. Je voudrais le faire. Elle était devant moi désormais. J'aurais voulu le faire. Je la pris dans mes bras et nous nous embrassâmes.

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